Les causes de la décrédibilisation du régime actuel en RD Congo vues par le Professeur Jean OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE.

La crise multiforme qui frappe la République Démocratique du Congo est consécutive à plusieurs formes des crises, notamment la crise de légitimité, la crise de participation, la crise de pénétration et la crise de distribution.

Le professeur Jean OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE, professeur à l’Université de Kisangani, dégage plusieurs lacunes au travers de ces différentes crises qui influent négativement sur la crédibilité du régime en place.

«  Le régime né des élections du 30 décembre 2018 continue à être contesté par une large partie de l’opposition politique, de la Société civile (malgré le double jeu et l’hypocrisie de la CENCO), des intellectuels congolais et de la Communauté internationale. Pour Mo Ibrahim, par exemple, ces élections qui ont fabriqué ce régime est une  » honte pour l’Afrique »(crise de légitimité). L’irruption soudaine d’acteurs politiques sur la scène politique congolaise avec des revendications radicales à concilier. Pour preuves, les négociations entre alliés et en vue de la constitution du gouvernement sont au point mort. La gestion des ambitions et les scissions au sein des regroupements politiques en sont une autre mesure (Crise de participation). En dépit de l’appui de la communauté internationale et des moyens colossaux pour pacifier et stabiliser le Congo, celui-ci reste un trou noir. Sans expérience avérée et maîtrise du dossier sécuritaire du pays, le nouveau régime ne contrôle pas l’ensemble du territoire. Pendant que je signe ces lignes, l’Est du pays,  Sud Kivu, Ituri, Nord Kivu,  brûle (Crise de pénétration). La Crise de distribution est, quand à elle,  liée à la répartition du revenu national. Parachuté au pouvoir sans projet de société et programme de gouvernement,  le nouveau régime dirige sans boussole. La centralisation de la gestion des finances de l’État en violation de la loi relative aux finances publiques et du règlement de la comptabilité publique ne favorise pas la transparence et la redevabilité que vise la bonne gouvernance financière. La délinquance financière, l’utilisation abusive de la procédure de dépenses par exception, l’érection de centres d’ordonnancement parallèles, la création de gouvernement parallèle, des dépenses de prestige au détriment des autres institutions de la République aggravent des inégalités dans la répartition du gâteau national ».

L’ensemble de ces lacunes en termes de capacité, de sécurité et de gouvernance décrédibilise un régime mal parti. Pour le professeur Jean OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE,  il faut démolir l’immeuble menaçant ruine et en reprendre la fondation

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