Politique / Union sacrée : départ de Katumbi, il faut débarrasser le pays des racines de chiendent.

Depuis la rupture de l’accord FCC -CACH, le pouvoir cherche à se créer une nouvelle majorité au Parlement. Pour ce faire, toutes les forces politiques sont consultées. Après quelques rencontres avec Moïse Katumbi, leader de Ensemble pour la Nation, et Jean Pierre Bemba, leader du MLC, rien de concret ne s’est dégagé. On apprendra, par contre, le départ de Moïse Katumbi et son groupe. Le professeur Bily Bolakonga nous livre sa réflexion à propos de ce départ de l’ancien gouverneur de Katanga.

Une rencontre des copains (essayant de festoyer) qui se termine mal ! Et le comble c’est qu’il ont eu le culot de la nommer « Union Sacrée de la Nation » ! En fait, je répète et insiste ce n’est ni plus ni moins une Kermesse des diablotins.

L’un des convives quitte le navire pour éviter de couler avec les autres. Il a, en fait, compris tardivement le fonctionnement du logiciel Udps dont le coeur de l’application s’apparente, en réalité, au « poker menteur » avec comme avatar la diabolisation des partenaires dès que la machine grippe ( » X, Y bloque l’action du Chef « ) … Ce logiciel vise, à la fin des comptes, à déboucher sur à la fois la décapitation politique des adversaires politiques et/ou la castration politique de ceux qui s’allient aveuglement.

Seulement, Moïse Katumbi peu avisé et moins aguerri dans la roublardise udpsienne, sautant quand-même le premier, croyant se sauver du naufrage programmé et prévisible, espérant récupérer une bouée de sauvetage, oubliait que le capitaine avait pris soin d’attacher une pierre (peinte en couleur fluorescente de l’inconstance et de l’incohérence) sur le pied de chaque convive pour plomber, à terme, la crédibilité et la popularité de ceux qui avaient eu l’abjecte idée d’embarquer dans ce bateau bien garni et au nom enchanteur !

La conséquence de ce départ est cinglante en pleine mer: le dragon FCC qui a plusieurs vies et qui cherchait à se faire une nouvelle santé, mieux à se reconstituer autrement redevient, du coup, et de manière inéluctable majoritaire, se retrouvant même dans l’équipage, sans compter ses nombreux passagers clandestins et réguliers.

Il va sans dire qu’un retour vers la case départ semble ne plus être une option envisageable mais bien certaine voire préférentielle, même s’il se revêtira d’une nouvelle étoffe, en apparence éclatante !
L’effervescence du départ recouverte par un triomphalisme béat et une euphorie naïve s’estompe, cédant la place à un début de réflexion quoique tardive. Les faux espoirs suscités par les effets d’annonce et une communication politique plus ou moins réussie s’étiolent puis flétrissent, mieux, s’évaporent peu à peu, laissant se cristalliser amertume et dégoût…

Le pays, je l’avais prévenu, traversera minimum trois voire quatre mois d’incertitude (et donc d’inaction) au bout desquels rien n’assure d’ailleurs une issue heureuse.

Pour soigner le pays du mal chronique dont il souffre (illégitimité récurrente de ses dirigeantes) depuis l’indépendance, il faut l’observance d’un protocole et d’une hygiène politique rigoureuse couplée à une prophylaxie sérieuse afin d’éviter sa résurgence ou sa mutation en des variantes plus graves. Il faut, pour le cas d’espèce, rentrer aux origines de ce qui constitue le problème que nous connaissons encore aujourd’hui. Il faut donc remettre à plat l’ensemble du dernier processus électoral plutôt caractérisé par un braquage électoral ayant donné naissance à des monstres politiques dont le pays doit impérativement se débarrasser pour amorcer enfin son décollage !


Pr Bily Bolakonga

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